Arrivé en provenance de Tottenham en 2006, Michael Carrick a effectué l’ensemble de sa formation au sein du club londonien de West Ham, où il aura côtoyé une belle génération composée notamment de Franck Lampard ou Joe Cole. Transféré à Manchester United, il se voit de suite mis sous pression, recevant la lourde tâche de remplacer numériquement et qualitativement un Roy Keane tout juste parti aux Celtic Glasgow. Et pour être bien sûr qu’il soit conscient de sa mission, il hérite même du numéro 16 de l’ancien capitaine des Red Devils. 

Sobre et discret, le longiligne milieu de terrain découvre la concurrence au sein du club le plus titré d’Angleterre. Carrick ne le sait pas encore, mais c’est le début d’un long parcours qui l’attend au sein de Manchester United qui sera le club de son apogée. Au moment de prendre sa retraite en 2017, il aura partagé l’entrejeu avec Paul Scholes, Darren Fletcher, Ryan Giggs de manière épisodique, mais aussi Owen Hargreaves, Anderson, Darron Gibson, Tom Cleverley, Morgan Schneiderlin, Paul Pogba, ou encore Fred. 10 joueurs cités, une seule constante : Carrick à leurs côtés. Michael Carrick est cet esthète du ballon rond, ce magicien froid à la vision du jeu parfaite, dont les passes cassent les lignes adverses et apportent un danger immédiat. Pas le plus spectaculaire, mais clairement clinique. Il sait aussi, par moment, être lui-même dangereux, comme face à l’AS Roma, en 2006, lors de la victoire mémorable sur le score de 7-1, où il inscrit un doublé. Placé sur le terrain en 8 dans un milieu à deux joueurs, ou en 6 dans un milieu à trois, c’est du pareil au même : Carrick est là pour faire le job. C’est d’ailleurs à cette période qu’il s’impose réellement en tant que titulaire. La suite sera une série de succès, notamment en Ligue des Champions en 2008, où il inscrit son tir au but en finale. Championnat après championnat, coupe après coupe, match après match, le nom du numéro 16 est l’un des premiers couchés sur la feuille de match.

Devenu une valeur sûre, véritable plaque tournante de l’entrejeu, ses passes émerveillent le public qui parfois se demande comment il fait pour voir tout avant tout le monde. Qui ne se souvient pas de ce centre hallucinant pour la tête de Chicharito face à Chelsea en 2012 ? Son armoire à trophée se remplissant, l’un des seuls regrets de sa carrière sera sûrement de ne pas l’avoir vu soulever plus souvent la coupe aux grandes oreilles. Comme beaucoup de joueurs ayant connu des heures glorieuses à United, il atteint la finale de Ligue des Champions à 3 reprises, mais ne termine victorieux qu’une seule fois… Trop peu au goût de nombreux supporteurs. Par la suite, comme beaucoup de joueurs, Carrick souffre du départ en retraite de Sir Alex Ferguson et vit des années plus sombres sur sa fin de carrière. S’il surnage un moment il finit par peu à peu perdre du temps de jeu, jusqu’à investir un rôle de cadre du vestiaire, le genre de joueur qu’on écoute pour sa longue expérience du haut niveau mais qui n’évolue pas forcément de manière régulière sur le terrain. Miné par les blessures, il s’offre tout de même un match de gala à l’occasion de son départ en retraite en 2018. Non sans avoir remporté une nouvelle coupe d’Europe un an plus tôt. Carrick, un joueur sous-côté, sous-estimé mais ô combien marquant quand on se retourne sur son parcours.

PREMIER LEAGUE (5) : 2007, 2008, 2009, 2011, 2013

FA CUP (1) : 2016

LEAGUE CUP (2) : 2010, 2017

COMMUNITY SHIELD (6) : 2007, 2008, 2010, 2011, 2013, 2016

LIGUE DES CHAMPIONS (1) : 2008

EUROPA LEAGUE (1) : 2017

COUPE DU MONDE DES CLUBS (1) : 2008